Julien Rapegno, journaliste Groupe Centre France- Grand Prix PQR 2014 pour Rail que vaille

«J’ai fait toute ma carrière au sein du groupe Centre France, ce n’est pas pour autant que je pensais au prix Varenne tous les matins, même au temps où je me rasais. Heureusement, mon rédacteur en chef veillait et m’a suggéré de participer. Même en retraite, il continue à dire, en lisant des papiers de jeunes collègues : »il faut absolument qu’il propose ce reportage au prix Varenne ».  En 2014, j’ai fait un long reportage en itinérance, sur 10 jours, sur les lignes ferroviaires menacées du Massif central. C’était une série, c’était copieux. Heureusement, des collègues ont été distingués avec des copies plus légères ! Je me souviens que lors de la remise du prix, à la Fondation, j’ai revendiqué le fait que j’étais un journaliste localier travaillant dans la Creuse.

«Cette reconnaissance professionnelle m’a surtout procuré de la confiance et une forme de visibilité…»

Être journaliste en presse quotidienne régionale, c’est travailler en immersion dans une ville, dans un territoire. Plus on parvient à créer des interactions avec la population, plus on a d’infos. On constitue en quelque sorte au fil des ans un capital de confiance et de crédibilité auprès des lecteurs. La tentation peut être de le faire fructifier, mais je pense que, dans notre métier, la mobilité est nécessaire. Depuis  2020, je ne travaille plus en locale, mais au sein du service informations générales du groupe Centre France. Ce n’est pas un autre métier, c’est une autre matière, une autre échelle. Changer ainsi de perspective m’a demandé de me remettre en question. Mon parcours ne menait pas forcément à ce poste. Peut-être que le prix Varenne m’a aidé à m’y sentir plus légitime».